Eh oui !
Oui encore un peu de Brighton à vous partager une toute dernière fois, c’est que vous m’aviez l’air bien emballés aussi je dois dire par mes 3 précédents articles alors forcément moi ça m’inspire d’autant plus à revenir par ici et remercier ceux qui m’ont manifesté leur enthousiasme.
Effectivement, je ne vous ai pas tout montré, il me reste encore une facette à vous dévoiler sur cette petite ville d’Angleterre qui déborde d’agitation, de fantaisie et de street art, si nombreux à travers la ville qu’il fait à lui seul l’objet de ce nouveau reportage photo.
Auparavant, je vous avais parlé de Brighton et notamment de ses sonorités à travers les rues, de sa musicalité à mon oreille; cette fois c’est sur ses murs que la partition se joue, ça peut surement sembler parfois un peu brouillon pour certains, mais avec un peu d’observation on n’y déniche aussi d’abondant détails souvent amusants ou touchants.
On commence avec une petite sélection de façade de commerces et de pubs.
Par moments, il aura fallu regarder plus loin, enjamber et passer quelques barrières, s’engager dans des rues qui de prime abord ne payaient pas de mine.
Vous le voyez, Brighton recense beaucoup d’artistes talentueux. Depuis septembre 2013, deux d’entre eux attirent bien l’attention des passants avec leur magnifique réalisation située tout près de la gare de Brighton, Sinna 1 et Req ont orné de 25 icônes musicales la façade du « Prince Albert’s pub ». Il aura fallu 3 semaines de travail aux artistes pour achever cette oeuvre dont l’idée et le choix des visages de légendes appartient à Chris Steward, le propriétaire du pub.
Amy Winehouse, Kurt Cobain, Donna Summer, Syd Barrett, Jim Morrison, Johnny Cash, Frank Zappa, Jimi Hendrix, Dusty Springfield, Bob Marley, Michael Jackson, John Lennon, Marvin Gaye, George Harrison, Elvis Presley, James Brown, Freddie Mercury …pour n’en citer qu’une partie.
L’intérêt et la popularité de ce mur tient aussi pour beaucoup au célèbre street artiste anglais Banksy dont les pochoirs sont à la fois poétiques et politiquement engagés. C’est ici, en 2004 qu’ il réalisa « Kissing coppers », un pochoir en noir et blanc représentant deux policiers britanniques dans une étreinte et un baiser fougueux, mais 2 ans plus tard l’oeuvre sera vandalisée et effacée. Avec l’implication du personnel du pub le pochoir fut restauré puis placé ensuite derrière un écran en plexiglas pour le protéger, pour finalement être retiré en 2008 et remplacé depuis par une réplique.
L’original, fut vendu aux enchères à Miami en 2014, l’acquéreur, resté anonyme, a remporté « Kissing Coppers » pour 575.000 dollars (un peu moins de 418.000 euros). Par ailleurs, on retrouve dans la ville, sur la façade d’un ancien cinéma une seconde grande copie des 2 policemen.
Autre silhouette noire reconnaissable à la seconde, celle de Ziggy Stardust l’avatar de David Bowie qui accorde sa guitare au pas des passants. Une présence que l’on doit au célèbre artiste peintre et graffeur Nantais Jef Aérosol, porté par le mouvement hip-hop des années 1980, il développe l’art du pochoir à travers les rues et figure parmi les pionniers de l’art urbain. De nos jours, ses pochoirs font le tour du monde, atteignant même la muraille de Chine avec son pochoir « Sitting Kid », symbolisant un jeune enfant seul et replié sur lui-même.
En plus de l’iconographie rock qui s’expose sur les murs de Brighton, on trouve aussi quelques figures de série télévisée d’animation, de BD et de films tels que Bart Simpson, Sam le pirate, Jiminy cricket, Spirou et Fantasio, Garfield, Ronald McDonald, Alf et Alien…
Pendant que le lieutenant Ellen Ripley pourchasse avec détermination l’affreuse créature, on trouve à de multiples emplacements d’autres figures féminines.
Animaux, robots, dragons et curieuse bestioles aussi …
Le street art se fait, se défait, apparaît puis disparaît, c’est un éternel recommencement où chacune des œuvres se voit souvent altérée par une autre et ainsi de suite. C’est le cas des « Sisters » de Vanesa Longchamp ici recouverte par les collages de Minty que l’on retrouve régulièrement un peu partout à travers la ville, facilement reconnaissable avec sa signature et son positif I LOVE YOU.
Impossible non plus à Brighton de ne pas croiser ses drôles de personnages qui recouvrent les boîtes électriques de la ville, c’est bien simple… ils sont partout !
Je n’sais pas pour vous mais moi je trouve ça magique le pouvoir d’un peu de couleur et d’imagination, le street art nous permet de faire de jolies rencontres, on se met à croire aux licornes, on pose nos yeux sur une cocasserie ou une réflexion plus profonde que l’on décode à sa façon.
En ces temps troubles, où la plupart des regards sont dirigés vers le bas, il n’est pas dérisoire d’observer autour de soi, d’amasser les bonnes vibrations et les messages d’espoir que le street art nous délivre.
Ce 24 mai 2017, à 370 km de Brighton et partout à travers le monde on pleure une nouvelle fois d’innocentes victimes fauchées en pleine jeunesse au sortir d’un moment euphorisant comme nous le procure si parfaitement bien la musique, à l’extérieur s’est joué un tout autre spectacle, fini les ballons roses et les baisers envoyés du bout de la main d’Ariana Grande. Mon article se peaufinait depuis quelques semaines, il était uniquement question d’aborder le sujet du Street Art de Brighton mais la tragédie de Manchester m’empare aujourd’hui d’un tout autre état d’esprit, je ne peux contourner ici cette actualité. C’est dans de pareils moments, que l’exercice d’écriture sur un blog est assez délicat, vouloir partager du « beau » aux autres, répéter inlassablement que chaque petite merveille vaut sont pesant d’or, quant au même instant on se sait incapable de masquer son humeur et qu’il est redoutable de tomber dans le pathos avec ça et d’être lu furtivement en travers … étrange coïncidence, en repensant à un autre reportage sur le street art de Lisbonne où déjà après moult photos je concluais mon article en cherchant par un ballet de mots et d’émotions à m’extirper de ce qui intimement me pesait de l’intérieur.
Mais les monologues ne sont que trop peu productifs alors je me retire en vous laissant avec les portraits de ses 3 grandes figures dont les réflexions passées sont toujours aussi fortes et intemporelles.
« Je préfère être une rebelle qu’une esclave » Emmeline Pankhurst / « Garde les rêves vivant » Martin Luther King / « Pense à toutes les merveilles qui t’entourent et sois heureux » Anne Frank.
À la fois prochaine, je vous embrasse 💋
Barbara
© crédits photos Barbara Eichert
“ Chaque petite merveille vaut sont pesant d’or ! “… oui tu as raison de le souligner Barbara ! , cela est important de ne pas louper la beauté, la bonté et la lumière de la vie qui nous sont offert… c’est elles qui exaltent notre cœur dans le bonheur et nous renforcent dans les moments de tristesse, de désillusion, et parfois même nous relèvent dans les pires moments de notre vie.. Alors vive l’art en tout genre !.. vive l’art de la rue et chantons sur les couleurs du Street art.
Absolutely demented , crazy , fun , psychedelic ,poetic and streetcly art !
Kisses , Madame Barbara Eichert .
BeeGEE