Bonjour
Pour vous de nouvelles photos, et un peu de lecture…
Par une après-midi de juin, je me suis rendue près des invalides dans un bel hôtel Parisien située rue de Varenne. Avant tout, faut bien que je vous raconte un peu la genèse de ce lieu ! Achevé en 1732, il eut pour tout premier nom « l’hôtel Peyrenc de Moras », on doit l’origine de sa création au riche financier Abraham Peyrenc de Moras, quelques années après sa mort la veuve de ce dernier loua l’hôtel à une duchesse, quand la duchesse expira à son tour son dernier souffle, le domaine fut vendu à Louis-Antoine de Gontaut-Biron, futur Maréchal qui laissa à l’hôtel le nom sous lequel il est encore connu aujourd’hui « l’hôtel Biron ». Au fil des années, de nombreux propriétaires et locataires se succèdent sur le domaine, dès 1905 l’hôtel Biron voit défiler de nombreux artistes, parmi lesquels l’écrivain Jean Cocteau, le peintre Henri Matisse, la danseuse Isadora Duncan, la sculptrice Clara Westhoff, épouse du poète Rainer Maria Rilke par l’entremise duquel Auguste Rodin découvre le domaine. Le plus célèbre des sculpteurs du XIX ème siècle loue dans un premier temps quatre pièces au rez-de-chaussée, pour y installer ses ateliers, certaines de ses œuvres ainsi qu’une partie de sa collection d’antiques. En 1911, destiné à la démolition, le bâtiment est racheté par l’État qui s’était engagé l’année précédente à se porter acquéreur de l’hôtel Biron, tous les occupants quittent les lieux, à l’exception de Rodin qui s’y refuse. Tandis qu’il demeure dans sa villa à Meudon, il travaille à Biron, reçoit ses clients, des visiteurs, de jeunes artistes, ses modèles et ses muses, il s’y sent si bien qu’en 1916 il propose de remettre à l’État l’intégralité de ses collections, à condition que l’hôtel Biron devienne le musée Rodin, après un vote du Parlement, trois donations sont officialisées le 24 décembre 1916 et le musée est officiellement inauguré en 1919.
Auguste Rodin naît à Paris le 12 novembre 1840. Élève médiocre, il rentre à l’âge de 14 ans à l’ école spéciale de dessin et de mathématiques (actuellement l’école nationale supérieure des arts décoratifs) ou il y fait la découverte de la sculpture. Sur les conseils de ses professeurs, il tente par trois fois le concours d’entrée à l’école des Beaux-arts mais échoue. Tour à tour dessinateur et sculpteur, il devient élève de Jean-Baptiste Carpeaux puis d’Albert Carrier Belleuse. En 1875, il voyage en Italie et étudie l’oeuvre de Michel-Ange.
À son retour, il réalise sa première grande oeuvre, il se fait ainsi connaître en 1877 à l’âge de 37 ans avec « L’âge d’airain» qui suscite de vives réactions, sa sculpture donne une telle impression de vie qu’on soupçonna Rodin d’avoir fait un moulage sur un modèle vivant, plusieurs années ont été nécessaires pour qu’il soit totalement disculpé en dévoilant l’homme ayant posé pour lui. Les années 1880 sont une période de travail intense pour Auguste Rodin qui montre sa grande variété créative à travers des œuvres qui étonnent et divise les critiques en raison de leur sensualité ou de leur réalité crue. Au fil du temps, on le réclame de partout et les commandes officielles abondent. En 1900, il est un artiste si réputé que l’exposition universelle de Paris lui consacre un pavillon entièrement dédié à la rétrospective de son oeuvre, cela lui vaudra une consécration internationale.
ici en 2017
“Je donne à l’Etat toute mon œuvre, plâtre, marbre, bronze, pierre, et mes dessins ainsi que la collection d’antiques que j’ai été heureux de réunir pour l’apprentissage et l’éducation des artistes et des travailleurs. Et je demande à l’Etat de garder en l’hôtel Biron qui sera le musée Rodin toutes ces collections, me réservant d’y résider toute ma vie.” Rodin
Retour en cette journée caniculaire de 2017 où après avoir foulé ces mêmes marches en famille, nous débutons notre visite en découvrant la sublime entrée et son majestueux escalier qui de marches en marches me fait déjà actionner plus que de raison mon appareil photo…
Après 3 années d’important travaux pour le restaurer et le mettre aux normes de sécurité et d’accessibilité, le musée a réouvert en novembre 2015. Accueillant pourtant déjà 700 000 visiteurs par an, tout a été pensé pour accueillir dans de meilleures conditions les admirateurs de l’artiste, ainsi sur un parcours établi en 2 niveaux on découvre un impressionnant travail de remise en état et de rénovation (parquets, murs, moulures…) ainsi que les quelque 600 œuvres qui ont subi un nettoyage en profondeur. Le parcours à la fois chronologique et thématique se déroule sur 18 salles mais il n’en est rien pour cet article ou c’est dans un sacré mélange que je vous fais ma sélection d’images !
Une journée très ensoleillée me permettant de capturer de beaux effets de lumière dans chacune des pièces
J’y ai capturé les jeux d’ombres et les reflets, puis je me suis approché de certains visages pour leur tirer le portrait. J’ai ainsi scruté plusieurs d’entre eux, Madame Roll, le romancier et journaliste Honoré de Balzac, Pierre de Wissant, la comtesse Anna de Noailles, Alphonse Legros ainsi qu’une jeune fille au chapeau fleuri et un homme au nez cassé…
La rénovation du musée fut l’occasion d’une refonte complète du parcours muséographique, cette nouvelle présentation offre une pièce intitulée « Rodin à l’hôtel Biron », reconstituée à partir des photographies d’époque, on découvre le paravent au décor végétal datant de la fin du XIXe siècle qui renvoie aux séances de pose des modèles. Tout y est ! les sellettes en bois où étaient exposés des bustes modelés par Rodin, ainsi que les caisses de bois brut qui servaient de socles aux torses romains etc…
Autre nouvelle salle « Rodin et l’antique », on trouve ici autour de son oeuvre « l’homme qui marche » qui fut installé en 1912 au Palais Farnese à Rome, la collection d’antiques à laquelle Rodin tenait beaucoup. Soit 123 fragments de têtes, de torses, de pieds et de mains d’époque gréco-romaine sortis des réserves du musée que l’on observe accrochés au mur, ainsi qu’une vitrine pleine d’objets mélangés. Ce cabinet de curiosités nous reflète l’admiration que Rodin portait à l’Antique qui l’inspirait tant.
Ailleurs, nous tombons sur la silhouette de Saint Jean-Baptiste dont le détail de la main droite si réelle me laisse sans voix.
Et c’est sans parler du reste ! voici en vrac d’autres merveilles toute plus impressionnante les unes que les autres.
Rodin posant devant ses œuvres, et ci-dessous la sensuelle étreinte des amants de « l’éternel printemps » que l’on imaginerait facilement pouvoir se mettre à tournoyer sur eux-même et quitter le sol, tellement le mouvement du bras est voluptueux.
Autre amoureux et autre baiser ô combien célèbre…
Ici Rodin devant la version en marbre, que l’État français le lui avait commandé pour l’exposition universelle de 1889.
En couple ou en famille, collégien ou petit écolier, jeune et moins jeune, l’oeuvre du maître ne laisse personne indifférent.
Qu’il se trouve au musée ou dans les allées du jardin, on trouve toujours quelqu’un autour de lui et quelque soit sa taille « le penseur » en impose et doit sérieusement faire abstraction du passage pour rester si absorbé dans ses pensées depuis 1903! ici il s’agit de la 2ème version haute de 180 cm environ qui fut érigée à Paris en 1906 devant le Panthéon, il y restera jusqu’en 1923, date à laquelle il sera transféré au musée Rodin. Connue dans le monde entier, la sculpture a donné lieu à une vingtaine de moulages.
Plus loin, face au Penseur, une porte délirante de plus de 6 mètres de haut s’offre à nous, nul besoin de chercher cléf ou poignée pour la franchir, la contempler de près est déjà une étrange destinée à laquelle on en viendrait à préférer tourner le dos tellement tout y est sombre et déroutant. Et pour cause, il s’agit de « la porte de l’enfer », le grand chef-d’oeuvre de Rodin qui l’occupera toute sa vie sans jamais pouvoir en voir la fin.
On y retrouve justement « le penseur » dans sa version d’origine de 72 cm, le célèbre homme assis à la main droite soutenant son menton a d’abord été crée en 1881-1882 pour « la porte de l’enfer ». Au XIX e siècle, à l’emplacement même de la gare d’Orsay, s’élevait l’ancienne Cour des comptes, brûlée en 1871, elle devait être remplacée par un musée des Arts décoratifs, pour son entrée l’État passât commande à Rodin d’une porte monumentale, il lui demande un modèle d’une porte décorative ornée de bas-reliefs représentant « La Divine Comédie » de Dante. Rodin accepte sans hésiter la commission et se met immédiatement au travail.
La divine Comédie de Dante, poète italien de la fin du Moyen Âge, est divisée en trois parties et s’ouvre sur le récit de l’Enfer, Dante visite le monde souterrain en compagnie du poète latin Virgile, les deux hommes croisent les damnés qui racontent leur histoire. Rodin n’illustre pas les épisodes décrits par le poète mais en fait la matière d’une réflexion sur la condition humaine. Après deux années intensives de recherches et de réflexions pendant lesquelles il s’efforce de donner forme à ses idées, Rodin apprend que les travaux du musée des Arts décoratifs qui devait ouvrir ses portes en 1882 ont pris un retard considérable, et que l’ouverture n’aura pas lieu dans les délais prévus, sa commission est finalement annulée. C’est donc sans références architecturales et désormais sans aides financières que Rodin décide malgré tout de continuer son projet, il décide notamment que la porte ne s’ouvrira pas.
Imaginés autour des thématiques du péché, de la damnation, du châtiment et des souffrances causées par les sentiments humains, la porte présente plusieurs petits groupes de moulures de corps d’hommes, de femmes et d’enfants que Rodin laisse se multiplier et envahir la porte jusqu’à en cacher la structure. Il mettra presque 20 ans pour sculpter une première version qu’il présentera en 1900 lors de l’Exposition universelle de Paris, puis continuera encore et toujours à retoucher et embellir la porte jusqu’à sa mort en 1917. Il n’en verra d’ailleurs pas la version définitive qui sera coulée en bronze bien après sa mort.
Retour sur les années1880, Rodin très sollicité pour des commandes de plus en plus importantes, s’entoure alors de praticiens afin de se constituer un atelier. C’est là qu’entre en scène vers 1884 un visage féminin régulièrement associé à Rodin, celui de Camille Claudel. C’est justement sur l’exécution de « la porte de l’enfer » qu’elle collabora pour la première fois avec le maître qui la repère très vite et la considère comme sa praticienne la plus douée, il est séduit par le tempérament fougueux et le talent exceptionnel de sa nouvelle élève. Camille a tout juste 19 ans et lui 24 ans de plus qu’elle, il est déjà en couple avec une couturière Rose Beuret rencontré 20 ans plus tôt avec laquelle il eut un fils handicapé en 1866 qu’il ne reconnaîtra jamais.
Camille travaille plusieurs années au service d’Auguste Rodin, elle devient rapidement sa collaboratrice, son modèle, sa muse et sa maîtresse. Camille est si prolifique, si remarquable et inventive que parfois les créations de l’un et de l’autre sont si proches qu’on ne sait qui du maître ou de l’élève a inspiré l’un ou copié l’autre. Après des années d’admiration réciproque et de passion agitée, leur relation devient un secret de polichinelle dans les milieux artistiques, si bien que Rose Beuret et la famille Claudel ne tarderont pas à découvrir cette étrange liaison qui fera très vite scandale. Camille Claudel, jalouse et exclusive, exige de Rodin, par « contrat » signé le 12 octobre 1886, qu’il n’accepte aucune autre élève qu’elle, qu’il la protège dans les cercles artistiques et qu’il l’épouse. Ce contrat n’aura pas de suite. Malgré une relation intime de dix ans, les relations amoureuses et professionnelles entre les deux sculpteurs se distendent, Camille subie une fausse couche et un avortement, devient de plus en plus incontrôlable et réalise que Rodin ne peut se résoudre à quitter Rose Beuret, sa compagne dévouée des débuts difficiles. Après de nombreuses tentatives, Rodin effrayé par la violence du caractère de Camille la fuit bien qu’il l’aime toujours, ils finiront par rompre définitivement en 1898. Affectée par la perte de son amant, blessée et désorientée, Camille Claudel voue alors à Rodin un amour-haine qui la mènera à s’enfermer dans sa solitude. L’absence de commande provenant de l’État nourrit la paranoïa de Claudel vis-à-vis de Rodin, qu’elle surnomme « La Fouine » et qu’elle accuse d’être derrière chaque échec qu’elle subit. La carrière de Camille Claudel s’arrête au fur et à mesure qu’elle sombre dans la folie, allant jusqu’à détruire de rage certaine de ses œuvres.
Ci-dessous, surélevé on reconnaît le visage de Camille Claudel réalisé par Rodin.
C’est en 1952, que le musée Rodin consacre une salle à l’oeuvre de Camille, lorsque Paul Claudel poète reconnu et frère de Camille, offre au musée quatre œuvres majeures de sa sœur, puis la collection s’est progressivement enrichie grâce aux donations et aux acquisitions réalisées par le musée.
Ci-dessous portrait de Rodin réalisé par Camille Claudel en 1888.
Chaque œuvre que Camille Claudel avait sculptée renvoyait à ses sentiments personnels profonds, ce fut le cas de « L’âge mûr » qui évoque sa rupture avec Rodin: elle se représente à genoux, en pleurs, implorant un Auguste Rodin méprisant qui lui préfère son autre maîtresse Rose Beuret. On garde d’elle des chefs-d’œuvre dont les élégants jeux de courbe signent un érotisme certain.
Ci-dessus « la petite châtelaine », ce doux visage que je découvris en même temps que celui de l’existence de Camille et de son mentor, j’avais alors 13/14ans, assise devant mon écran de télé … « Camille Claudel » de Bruno Nytten, ce film m’a bouleversée et je l’ai revu encore et encore. 2h55 menées brillamment par Isabelle Adjani et Gérard Depardieu, si poignant que le film fut récompensé par 5 césar en 1989 (dont meilleur film, meilleure actrice, meilleur photographie, décors et costumes).
De retour dans les allées du jardin, soit plus de 3 hectares à visiter, où nous croisons plusieurs sculptures, après « le penseur » et « la porte de l’enfer » ce sont les damnés « les 3 ombres » qui sont sur notre chemin, nous laissant entrevoir au loin la tour Eiffel.
On fait une pause gourmande et rafraîchissante au café du musée, on contourne un bassin, puis on se promène encore au milieu des arbres et des plantes, on observe les roseraies bien alignées, des végétations chères au cœur de l’artiste…lesquelles l’entourèrent en grand nombre quand Rodin s’éteint en novembre 1917, ce jour-là sa dépouille rejoint celle de sa femme Rose, épousée rapidement au cours de l’année et disparue à peine quelques mois avant lui. Le caveau ouvert, surmonté du Penseur, dans le jardin de leur villa des Brillants à Meudon, est entouré d’un cercle composé de secrétaires et amis, de médecins et de rares officiels.
Quant à Camille Claudel, alors installée au 19 quai Bourbon à Paris, poursuit sa quête artistique dans une grande solitude, malgré plusieurs expositions et des critiques élogieuses. Mais elle est déjà trop malade pour en être réconfortée, à partir de 1911 son état de santé physique et mentale devient réellement préoccupant, ses périodes paranoïaques se multiplient, elle mène alors une vie misérable, enfermée dans son logement clos, ne se nourrissant plus et se méfiant de tous. Son père meurt le 2 mars 1913, Camille perd dès lors son plus fidèle soutien, la famille, ne la prévient pas de cette disparition. Huit jours après le décès, à la demande de sa mère, Camille est internée le 10 mars à Ville-Evrard puis transférée, à cause de la guerre, à l’hôpital de Montdevergues situé sur la commune de Montfavet à côté d’Avignon (84) l’établissement a la réputation d’un mouroir. Rodin, avant de mourir, est au courant de la situation, bouleversé, il essayera de faire parvenir de l’argent à Camille et fera exposer ses œuvres mais il ne sera d’aucun secours pour la faire libérer, légalement, de toutes façon, il ne le peut pas, la famille Claudel est seule décisionnaire. À l’asile, Camille ne sculpte plus et ne reçoit aucune visite ni de sa mère, ni de sa sœur, son frère Paul viendra la voir qu’une dizaine de fois (désormais diplomate et écrivain de renom, estime-t-il que Camille pourrait créer le scandale et entacher sa réputation s’il décidait de la faire sortir ? C’est probable) de même, ses lettres sont saisies et détruites, on ne lui transmettra aucun courrier. Trente années d’enfermement se passent ainsi…
À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, les restrictions alimentaires deviennent draconiennes, de nombreux malades meurent. L’état physique de Camille se dégrade, affaiblissement intellectuel, amaigrissement, œdèmes malléolaires, prolapsus. Camille Claudel meurt de faim le 19 octobre 1943 à l’âge de soixante-dix-huit ans. Elle est inhumée au cimetière de Montfavet dans une tombe provisoire avant que sa dépouille non réclamée par la famille, ne soit transférée dans la fosse commune.
Un triste destin, pour cette incroyable artiste, pourtant si douée, fine d’esprit et malicieuse à la lecture de ses réponses pour le questionnaire de Proust en 1888.
Si amoureuse de ce Rodin à qui elle écrivait :
« Je couche toute nue pour me faire croire que vous êtes là mais quand je me réveille ce n’est plus la même chose. Je vous embrasse. Camille Surtout ne me trompez plus. »
Et Rodin de lui écrire à son tour : « Je t’embrasse les mains mon amie, toi qui me donne des jouissances si élevées, si ardentes, près de toi, mon âme existe avec force et, dans sa fureur d’amour, ton respect est toujours au dessus. Le respect que j’ai pour ton caractère, pour toi ma Camille est une cause de ma violente passion. Ne me traite pas impitoyablement je te demande si peu. »
Juin 2017, à présent c’est au tour des visiteurs et admirateurs venus de France et d’ailleurs, d’écrire leur témoignage d’amour et d’admiration sur le livre d’or du Musée Rodin.
Voilà 100 ans qu’Auguste Rodin n’est plus de ce monde, on le porte en sac en bandoulière, en badge sur son veston, en magnet sur son frigidaire…on le retrouve sous les traits de Vincent Lindon pour le film « Rodin » de Jacques Doillon sorti en avril dernier, et du 22 mars au 31 juillet le Grand Palais à Paris lui consacrait ses espaces pour « l’exposition du centenaire ». Et bien sûr on se rend au Musée Rodin de Paris, ou à celui inauguré en 1948 à Meudon dans la villa des Brillants ou repose Rodin en compagnie de Rose.
Ironie du calendrier, pendant que le Grand Palais célèbre le centenaire de la mort de Rodin, à 100 km de Paris, à Nogent dans l’aube, un musée a ouvert ses portes le 26 mars 2017 pour celle disparue il y a maintenant 74 ans. Le « Musée Camille Claudel » est un bâtiment construit à l’endroit précis où elle a passé son enfance, et permet de découvrir l’artiste à travers son œuvre et non son destin, car « contrairement à ce que beaucoup croient, Camille Claudel n’a pas suivi Rodin, ils se sont nourris l’un l’autre » affirme Cécile Bertran, la conservatrice du musée. D’ailleurs Rodin le disait lui -même « Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle ».
Je vous souhaite un agréable été, d’atteindre la mer ou un bout de verdure, d’y trouver bien du plaisir ou un certain répit, d’aller valser à la belle étoile, de chérir la vie et les siens en les couvrant de baisers. Camille en sait quelque chose, tout ça ne tient qu’à un fil, qu’on ignore parfois combien il est mince et fragile.
Merci pour la longue lecture accordée à ma visite du Musée Rodin.
Barbara
Pour approfondir la visite c’est par ici :
http://www.museecamilleclaudel.fr/
© crédits photos Barbara Eichert
ha ! Rodin et Camille quel parcours de vie ! incroyable, fascinant et à la fois si triste pour la magnifique et passionnée qu’était Camille Claudel…j’ai depuis longtemps été admirative de cette femme au destin tragique, il y avait une telle beauté dans ses sculptures, une telle poésie, qu’elle et sa vie, me touche terriblement… Quand on pense comment sa fin de vie a été, si misérable, avec une famille si peu aimante ! quel gâchis ! …Merci pour ce bel article et ces si belles photos, dédicace pour celles des sculptures se reflétant dans les vitres des fenêtres et celle de la sculpture des Damnés avec la tour Eiffel que l’on aperçoit entre les bras de celle-ci, elles sont belles, originales !…En fait tout m’a plu …
Encore un bel article 😉
Une visite du musée Rodin d’une façon virtuelle pour un artiste qui était tellement plongé dans le réel, tu nous fais part de son histoire intime tout en m’étant en lumière ses œuvres colossales .Merveilleux reportage photos, comme toujours ❤
BRAVO Barbara pour ce travail de documentaliste et pour ce passionnant récit. Et évidemment pour ces très belles photos. Je t’embrasse.
Je ne peux faire autrement que de te remercier pour cet excellent reportage. J’aime ces deux artistes et leurs œuvres mais je ne peux m’empêcher d’être malheureuse pour Camille Claudel, cette jeune femme atteinte de psychose paranoïde qu’il était impossible de contenir autrement que par l’internement à l’époque. L’amour de sa famille aurait pu lui éviter bien des souffrances.
Tellement d’émotions, de talent et de passion! que ce soit à travers tes photos que les chefs-d’oeuvre que tu présentes. ces deux artistes étaient vraiment doués, les mouvements qu’ils créent et les expressions de visage sont si éloquentes et émouvantes! et quel triste destin pour la jeune Camille… Un excès d’amour, une dépendance, une solitude, nous sommes si fragiles et pourtant si cruels…bref Rodin crée des œuvres sublimissimes, je suis en admiration. Et concernant tes photos je te dis BRAVO tu as l’œil, on sent que tu y mets tout ton cœur. les reflets, les floutages, etc nous font rêver davantage, on a l’impression que certaines œuvres reprennent vie et qu’on ressent ce que l’artiste a ressenti en les travaillant tout comme toi en les admirant. bonne continuation, c’est agréable en plus de te lire.
xoxo
Merci à chacun de vous tous pour vos retours si chaleureux !
Barbara bonjour,
Jour après jour, semaine après semaine, je viens à la recherche, dans le labyrinthe extensible de mes courriels, de votre remarquable reportage au Musée Rodin…A chaque fois, une vue, un angle, un détail, échappés les fois précédentes viennent rappeler que l’artiste présente derrière l’objectif est des plus douées…
Devant un tel talent auquel s’ajoute désormais celui d’une plume inspirée, ne trouvant d’autres nouveaux superlatifs et dithyrambes à formuler dans ce commentaire lecture faite de ceux de vos amis qui me précèdent…Je remettais à plus tard son écriture…
Aussi, après avoir mis tout la haut, en tête de lecture, ce reportage afin d’y replonger à ma guise, je viens vous dire en toute cordialité un grand, grand Bravo!
Que vous me touchez là chère Aimée avec ce tendre message, c’est très aimable à vous. Au fil du temps et de vos commentaires je peux dire que c’est un ravissement pour moi d’avoir une lectrice fidèle comme vous l’êtes, et je me vois souvent impatience de vous lire aussi en retour ! Je vous remercie sincèrement pour tous vos beaux mots et le regard que vous portez sur mes photos, provenant d’une parfaite inconnue c’est assez déroutant mais non sans plaisir et très motivant à poursuivre mes partages d’images et parfois d’humeur aussi… à bientôt donc 🙂 !