Vous aimez l’art sous toutes ses formes ? eh bien ça tombe à merveille car ce nouvel article ne parle que de ça, ou presque ! en effet, je n’ai pas manqué de penser à vous faire quelques photos de ma visite du 26 mars dernier sous la nef du Grand (et beau) Palais.
Depuis 2012, se tient chaque années durant quatre jours l’exposition Art Paris Art Fair. Cette foire de l’art contemporain et moderne, du design et de la photographie, dirigée par Guillaume Piens, nous propose une multitude de choses plus surprenantes les unes que les autres. Pour se faire, cette année 145 galeries d’une vingtaine de pays ont donné la possibilité à 1500 artistes de nous surprendre, de nous toucher … ou pas ! forcément ça arrive aussi .
Arrivés sur le parvis du Grand Palais, nous sommes accueillis par Arielle Domsballe en long manteau noir (si si vous pouvez chercher une loupe !) puis aussi et surtout par l’installation interactive ‘ l’écoute’ réalisée pour l’occasion par l’artiste singapourien Chen Sai Hua Kuan.
Mais avant tout un peu d’histoire car bien avant de poser notre regard ici et là, ce qui frappe en premier c’est évidemment ce grand espace de 13 500 m² avec sa prestigieuse verrière qui n’est pas moins que la plus grande d’Europe. Classée monument historique en 1975 la nef du Grand Palais a bénéficiée d’une restauration entre l’année 2001 et 2005 permettant à tous de s’émerveiller de ce lieu emblématique de la fin du XIXe siècle, construit à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, que nous devons à l’imagination de l’architecte Henri Deglane.
Petit clin d’œil furtif de mon reflet dans « Merkur » de l’Anglais Christoph Bergmann ! et c’est parti pour un looooooong moment passé dans les allées, il va sans dire que ce n’est qu’un court panorama, ne mettant à l’honneur que quelques une des nombreuses œuvres exposées.
A gauche Galerie 1st. ikon (Corée du sud) / à droite Galerie Art & Space Gallery (Allemagne) oeuvre des Ukrainiens Oleg et Lyudmila Davydenko
A gauche Galerie Sarah Myerscough (Londres), oeuvre de l’Américain Nicholas Jolly/à droite Galerie Claude Lemand (Paris) oeuvre de l’Iraquien Dia Al-Azzawi, très incomplète car elle mesure 46 x48x18 cm !
A gauche Galerie Patrice Trigano (Paris) oeuvre de l’Américain Mel Ramos, un des représentants du courant Pop art / à droite Galerie Pascal Jansenns (Belgique) oeuvre du Vénézuélien Rafael Barrios, avec l’incontournable pancarte « ne pas toucher » car il s’agit de tirage très limité (1 à 80 pièces), de forme géométrique et en acier elles ont la particularité de procurer un effet en 3D qui donne l’impression étrange que l’oeuvre se déplace avec nous, sa couleur évoluant également selon la luminosité.
Ci-dessous quelques œuvres provenant de plusieurs artistes de la galerie parisienne NeC Nilsson et Chiglien.
A gauche au premier plan le travail du Danois Michael Geertsen, à l’arrière la sculpture du Danois Steen Ipsen. Puis à droite, toute entortillée sur elle-même la sculpture réalisée par le Danois Martin Bodilsen Kaldahl.
A gauche, au premier plan les sculptures en céramique émaillées de l’Anglaise Jennifer Ramsay / à droite le vélo de bois de l’artiste Birmanien Aung ko représenté par la galerie Milanaise Primo Marella Gallery.
« Violently happy » du Français Ghyslain Bertholon représenté par la galerie parisienne Scool Gallery/ Olivier Castaing
L’orang-outan réalisé par la sculptrice Irlandaise Stéphanie Quayle représenté par la galerie londonienne Tj Boulting.
Puis ici à droite une partie de la sculpture en granite réalisée par l’artiste Français Denis Monfleur
La galerie Singapourienne Élément Art Space expose ici les peintures de l’artiste Indonésien Eddie Hara.
Ainsi que l’artiste Inge Rijanto, ci-dessous « Turn war to peace » suivi de « Cutting red tape »
A gauche la série « Fractal Flowers » composée de 12 sculptures en résine faite par l’artiste Lilus Arythmeticus dit d’Euclide représenté par la galerie Lélia Mordoch /A droite, trois des innombrables sublimes photographies de Vivian Maier, artiste fabuleuse qui me touche tant, dont je vous invite à connaître l’étonnante histoire à travers le documentaire « A la recherche de Vivian Maier » sorti en 2007, fascinant !
A gauche l’oeuvre du Japonais Shugeru Saito représenté par la galerie milanaise Mimmo Scognamiglio / à droite réalisé par le designer Britannique Julian Mayor le banc et la table « Lunaire » et en arrière plan la banquette du Français Mathias kiss le tout représenté par la galerie parisienne Armel Soyer.
Ci- dessous, longue d’1m80 la table basse « Technocrat » des Néerlandais de l’Atelier Van Lieshout, représenté par la Galerie Carpenters Workshop Gallery.
Galerie Daniel Templon, en arrière-plan l’oeuvre « the man who gives fire » de l’artiste Belge jan fabre
Galerie de l’éclaireur, installation lumineuse de l’Italien Vincenzo de Cotiis
Galerie L.J, l’artiste Américaine Swoon, de son vrai nom Caledonia Curry, grave ces portraits sur linoleum de grand format puis les imprime sur du mylar (une fibre plastique très résistante) ou sur papier recyclé ou du papier calque, parfois elle les contrecolle sur des morceaux de bois et obtient avec talent de telles réalisations, que l’on retrouve au travers des rues de New York et d’ailleurs.
A gauche, peinture de Mel Ramos de la Galerie Ernst Hilger. Tout en couleur !
A gauche « Assassins guild » de l’artiste Islandais Erro / à droite la femme infidèle d’Erro représenté par AD galerie
Plus sombre à présent, avec à droite les peintures du Chinois Li Boaxun pour la galerie Dock Sud
La Galerie D.X expose les peintures du Français Lionel Sabatté, ainsi que la sculpture « Force attractive III » d’Etienne Fouchet
Autre galerie, et pas des moindres, la galerie parisienne ALB Anouck Le Bourdec, nous fait découvrir l’artiste peintre/ plasticien The Kid ( Robinho Kampinga de son vrai nom), jeune autodidacte Néerlandais / Brésilien de 24 ans jadis mannequin et maquilleur, plonge les visiteurs dans un univers bien particulier. En plus de ses sculptures audacieuses, et troublante de réalité, il excelle dans l’art de manier le stylo bic, manœuvre étonnante à laquelle il s’adonne pour des dessins aux résultats bluffant !
Etre au Grand Palais et ne pas évoquer les escaliers c’est tout simplement impossible !
Reprenons le parcours, de galeries en galeries …
A gauche la Galerie Parisienne Caroline Smulders-ilovemyjob / à droite la galerie Pierre-Alain Challier
« The man in the switcase » du photographe Italien Paolo Ventura de la Galerie Flatland, un petit récit en image d’un homme déployant tous ses moyens pour séduire une belle inconnue !
A présent, j’arrive au bout d’une allée, l’endroit est calme, presque déserté et je me plonge dans la contemplation des portraits qui défile le long d’un mur. Tout semble similaire en apparence, même visage, même cadrage, même chemise et expression et d’un coup je suis prise d’émotion par ce portrait qui subtilement à les traits de plus en plus ridés et les cheveux bien plus blancs.
L’artiste que je découvre, se prénomme Roman Opalka, peintre Franco/Polonais, c’est en 1965 qu’il débuta ce projet fou qu’il poursuivra jusqu’à sa mort en août 2011.
Assez fou en effet, car c’est à partir de 1965 que Roman Opalka décide de peindre sur des toiles noires la suite des nombres de un à l’infini en blanc avec un pinceau n°O sur des toiles de 196 x 135 cm. Il intitule ses toiles « Détail ». Puis à partir de 1972, il ajoute à chaque fond d’une nouvelle toile 1% de blanc, si bien que les nombres se fondent progressivement dans le support sur lequel ils sont inscrits. Sa peinture intitulée « 1965 / 1 à l’infini » se terminait par la réalisation de son autoportrait photographique.
Poursuivons avec à gauche la galerie Véronique Smagghe / à droite l’Allemand Stefan Strumbel, et en arrière- plan les peintures de l’Islandaise Katrin Fidriks représenté par Circle Culture Gallery
Ici l’artiste Coréen Gwon osang expose de curieuses sculptures composées d’un assemblage d’une centaine de photos d’une personne collées ensuite sur une structure de polystyrène à échelle réelle. Galerie Paris -Beijing
Ci-dessous l’impressionnante peinture aux effets d’illusions d’optique « All- out Mondrian » de l’Anglais Patrick Hugues représenté par Flowers Gallery
Autre surprise ici , avec les sculptures extensibles en papier de l’artiste Chinois Li Hongbo.
Galerie A. Benamou – V. Maxé
Galerie Alexis Lartigue, artiste Ilhwa Kim
Galerie Plutschow Gallery, sculpture de l’Allemand Otto Piene
La galerie parisienne Helène Bailly Gallery
« Crown » d’ Isabel et Alfredo Aquilizan.
En acier inoxydable « My Mirror remains » de l’artiste Australien Gil Bruvel mise en valeur par la Galerie Jankossen contemporary . Etonnant par l’aspect double face, ici de gauche à droite.
je vous rajoute la version de face que j’ai manqué de photographier !
Ci- dessous, ne laissant personne indifférent, avec son effet miroir « réflection » de l’artiste plasticien Coréen Xooang Choi de la galerie parisienne A.Benanou -V. Maxé.
A droite, la Galerie les filles du calvaire expose « Calypso » de Paz Corona, observé attentivement par la gente féminine …
Et pendant ce temps-là, la gent masculine replonge sagement en enfance avec l’artiste Chinois Dan Ma de la galerie Pièce Unique
A la galerie Spazio Nuovo Contemporary Art, l’oeuvre de l’artiste Péruvien Aldo Chaparro attire les yeux par sa hauteur (1m80), mais les enfants, eux, préfèrent ne pas toucher qu’avec les yeux !
Difficile pour eux de s’ennuyer avec tant de choses à voir 🙂
Tout le monde en profite
ou presque …. Artiste Jane Lee à la Sundaram Tagore Gallery
Mais soyons tolérant ! il faut de tout pour faire un monde me chantait t-on à la télé quand j’étais enfant.
Pourtant, la tolérance se fait souvent rare, et les guerres de religion en illustrent les tragiques conséquences.
Galerie School Gallery Olivier Castaing. « Tirage éternel » de l’artiste Naji Kamouche
A vrai dire je saisis mal le concept, l’intérêt de ce qui suit, qui me dérange autant qu’il m’attriste, c’est la taxidermie. Une pratique observée à plusieurs reprises dans le travail de l’artiste Ghyslain Bertholon de la Galerie School Gallery Olivier Castaing. Aussi sincère soit sa proposition, je ne perçois pas l’éventuel message heureux, le double sens, ou le trait d’humour qu’il me manque sur le sujet.
Je reste très peu convaincue par la démarche …
Je ne m’attarde pas et me dirige ailleurs. Mais ma sensibilité est de nouveau mise à l’épreuve par la concentration visuelle de ces doudounes très en vogue et apparemment bien assez chère et chaude pour en faire ignorer à ceux qui la porte, combien le beau coyote innocent s’est vue souffrir puis mourir pour finir en bordure de capuche.
Faut de tout pour faire un monde … mouais …
Allez hop voilà qui est mieux ! sans Photoshop mais avec un brin de patience voici donc « The girl in her dreams » de l’artiste Lucy Glendinning et dans le fond les peintures du Suédois Markus Akesson,
le tout de la Galerie Da-End
Et comme effectivement il y a de tout dans ce monde, et que j’aime l’observer, j’y décèle aussi de la tendresse, de l’audace vestimentaire, passant du bon goût au vulgaire, et un festival de visiteurs chaussés avec assez d’originalité, qu’une palme de l’excentricité se mériterait presque d’être gagnée !
Ma visite s’achève, je tiens à remercier chaleureusement la journaliste et généreuse blogueuse Axelle Simon pour l’initiative de son concours me permettant de gagner ma place d’entrée pour cette expo Art Paris Art Fair 2015.
Bravo à tous les artistes, tous autant impliqués, talentueux, passionnés, fous et torturés que doux rêveurs pacifistes et inspirés.
Et pour finir ….
Découvrez aussi mon épatante cousine Coquelicot Mafille , une artiste à suivre par ici : http://coquelicotmafille.tumblr.com/
Pour voir de plus près la totalité de l’exposition Art Paris Art Fair 2015
Pour découvrir le blog d’Axelle Simon
Pour ouvrir les yeux sur le massacre qu’engendre la confection des doudounes aux vilaines fourrure .
http://animalter.com/le-blog/fourrure/126-arrete-tes-conneries-et-repose-cette-canada-goose
A bientôt, je vous remercie de m’avoir lu jusqu’au bout !
Barbara
Une très belle exposition que j’ai bien appréciée lors de ma visite, dans ce sublime monument qu’est le Grand Palais…mais là, de la redécouvrir à travers tes photos, c’est magnifique, et me réjouit totalement !…les détails échappés à mon regard m’apparaissent plus fort que jamais !… et puis c’est si joliment racontée!!
beau et intéressant 👍
Bien que totalement hermétique, réfractaire, voire allergique à ce genre d’expo qui me glace, je tiens absolument à te féliciter pour la qualité du reportage qui vaut bien celui d’un journaliste et d’un grand magazine…
Très belles photos, et très jolie présentation ! j’aime les duos de photos que tu as formés, parfaitement assortis et les couleurs et autres transparences qui s’en dégagent.
L’endroit est magique, et la lumière, si belle, se retrouve dans tes photos.
Beaucoup de présence, beaucoup d’âme.
L’atmosphère est très bien rendue, encore une fois, bravo Barbara !!
Quelle visite guidée avec talent et intelligence, l’art est libre dans tous ses états, du bon au mauvais goût la palette est exhaustive a souhait 🙂 certaines œuvres sont intenses et admirables, je découvre ainsi un art qui nous interpelle qui nous attire ou nous fait fuir !Mais nous parle de toutes les façons ! J’ai apprécié ces découvertes grâce à ton regard et tes appréciations que je valide tout comme toi !Mille merci de nous faire partager tes passions car tu nous enrichie de tes expériences et de ta curiosité naturelle ! J’ adhéré, j adooooore très/trop/ tout/ ce que tu nous montre avec ton cœur d artiste ! Bravo une fois encore ! 7+.
Thanks for your browsing Art Paris 2015. You did give me insights on some works. I’ll stay in Paris during my solo show stand at Art Paris 2016. Hopefully, we can meet in person then.
Bonjour Barbara, et tout d’abord félicitations pour vos très belles images. Je suis tombé par hasard sur vos commentaires concernant certaines de mes œuvres. Je comprends tout à fait vos questions. Créer un trouble, générer une émotion afin de produire un questionnement et entamer la réflexion participe de mon processus créatif. J’apprécie donc tout autant les « j’adore » que les « je déteste » à partir du moment où ils permettent de créer le dialogue et d’entrer dans le fond des œuvres. Je me permets donc de vous répondre très brièvement :
Tout d’abord, il s’agit de sculptures ! Une grande partie de mon travail dénonce la domination que nous, animaux humains, entretenons avec la nature en général et les animaux en particulier. Aucun animal n’est élevé ni tué pour produire ces œuvres. Les peaux tannées que je fais récupérer seraient détruites sans mon intervention. Il s’agit donc d’utiliser des peaux appelées à destruction pour faire œuvre. Cet élément participe aussi du concept. Concept qui est généralement bien lu par les regardeurs. La forme au service du fond. Quant à une certaine forme d’humour, je l’assume et le revendique car il permet d’attirer l’œil, de générer une émotion et possiblement d’ouvrir à la réflexion. Voili, voilà. Encore bravo pour vos photos ! Belle route à vous et au plaisir d’échanger avec vous. Saluti amicali, ghyslain
Ah voilà qui est tout aussi surprenant qu’intéressant ! 3 années se sont écoulées et de vous lire Mr Bertholon me renvoie à cette gêne non dissimulée que j’avais évoquée dans mon modeste compte rendu, et pourtant aussi déplaisant que cela l’était pour moi, je pris le parti de photographier votre travail et de le partager en définitive, de ne pas simplement fermer les yeux et finalement tomber dans une forme de censure, à croire que j’en attendais des réponses ? ces quelques lignes à l’égard de vos œuvres n’avaient pas pour intentions de critiquer pour critiquer, d’ailleurs en me relisant j’y traduis surtout mon malaise plus qu’autre chose. Je vous confirme et vous l’aurez remarqué je n’y est pas vu l’humour, je n’ai pas capté le concept, ce que cela pouvait ou pas dénoncer etc…ça ne m’avait provoqué qu’une seule réflexion que je me souvienne c’est que vous ne deviez pas avoir beaucoup de tendresse pour ces belles petites boules de poils, j’en conviens c’est un gros raccourci. Alors merci vraiment d’avoir fait ce détour par ici, de nous expliquer le comment et le pourquoi, il est toujours intéressant d’avoir l’autre versant des choses, et j’en aurais fais autant si j’étais à votre place ! néanmoins, je vous mentirais en allant vous dire qu’après votre écrit je trouve cela merveilleux et qu’il me tarde d’avoir un exemplaire au mur mais il me permet de les appréhender avec un regard un brun différent, ni mieux ni pire mais qui essaye d’y entrevoir la démarche et c’est déjà pas mal car même si je suis loin d’avoir l’esprit fermé là c’était vraiment pas gagné je dois dire….
Mes salutations et remerciements pour ce commentaire constructif ( contente de savoir, que par ailleurs, mes photos ne vous ont pas déplu ! ) Barbara