je rêvais d’un autre monde

14 jours séparent ces 2 photos, deux instants situés au même endroit.

Paris 2015

Le premier, correspond à une balade familiale tranquille et rigolote dans le 10 ème arrondissement de Paris.

Ma maman prend la photo, mon fils me suit, ma cousine est à mes côtés. Nous cherchons un café pour nous poser autour d’une boisson chaude et d’une petite douceur sucrée. Nous sommes le 31 octobre, c’est la fête d’Halloween, nous croisons des petites filles déguisées en sorcière avec de hauts chapeaux pointus, tout va bien et le sang n’est qu’une parfaite illusion, un brillant maquillage.

La deuxième image, c’était au matin du 14 novembre. À l’évidence il n’y a plus rien de rigolo à ce même endroit, le sang est vif et effrayant, le diable est passé par là sans déguisement, sans raisonnement, sans cœur ni humanité sans rien d’autre que de la barbarie.

14 jours c’est rien quand j’y pense, nous aussi nous aurions pu décider de dîner là au « carillon » plutôt que de goûter à 5 minutes de cet endroit criblé de balles hier soir, nous aurions pu être un 13 novembre au lieu d’un 31 octobre, et si j’avais le rock dans la peau je me serais sûrement rendue au Bataclan que je connais déjà bien.

Ce que j’écris là, n’importe quels Parisiens, touristes, passants, n’importe quel humain en définitive doit probablement se dire aujourd’hui « cela aurait pu être moi, nous, ma famille ».

Le carillon à vent est un bel instrument de musique, le vent suffit à lui donner vie et la parole, il nous surprend en douceur, chaque tonalité est différente, le son est juste, nous apaise et nous fait sentir bien.

Si seulement la vie était ainsi faite, si elle pouvait être toujours belle, légère comme le vent, surprenante de gaieté, douce et bienveillante, et que toute différence, qu’elle soit d’opinions, de couleurs et de religions ne se manifestent qu’avec justesse et bienfaisance… si seulement.
Pardon d’avance, si je fais preuve de naïveté, de maladresse aussi, j’avais besoin de mettre des mots sur mon mal- être. Je ne retourne pas mes mots dans tous les sens, ça vient comme ça vient.
Ne m’en voulez pas, j’ai trop rêvé jusque-là.
J’ai beaucoup rêvé avec mes bisounours sous les bras, je les ai toujours d’ailleurs, pas loin dans un carton. Je n’ai pas réussi à couper complètement le cordon invisible qui m’attache à eux, ni avec l’enfant émotive que j’étais.
bisounours 85
Il était si bien ce monde de bisounours, je me voyais sautiller de couleurs en couleurs sur l’arc-en-ciel du bonheur et j’aimais tout le monde.
Laissez-moi vous dire que je vous aime encore. Que j’aurais pleuré deux fois plus encore, de vous perdre hier soir, tous sans exception et cela quelques soit nos petites ou grandes querelles, nos reproches et nos distances.
je lis qu’il faut prier pour Paris. Dieu, la Bible et les églises ne me sont pas familières mais qu’importe, cela ne m’empêche pas d’être aussi sincère que possible, et d’espérer je ne sais trop quoi ..
quoi que ce soit qui ne divise plus, n’effraie plus, ne serre pas si douloureusement le cœur de douleurs autant que depuis janvier dernier.
Il faut prier pour Paris donc mais pas uniquement, pour le monde et tout le monde. On peut trouver ça désuet, inutile et peu concret. Faisons ça ou autre chose, qu’en sais-je ? mais faisons au moins de notre mieux alors, pour nous, nos enfants, et pour tous ceux qui auraient tant voulu pouvoir conjuguer au futur le verbe « faire », « voir », « ressentir », « aimer » la liste est si longue…
Souhaitons-nous un autre monde, un monde meilleur.
En fait, ce n’est rien d’autre que ça que j’avais besoin d’écrire.
Bien à vous,
Barbara
Un peu de douceur au son du carillon …
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3 commentaires sur “je rêvais d’un autre monde

  1. Non ce n’est pas désuet de vouloir vivre sa vie dans le partage et l’amour avec les uns et les autres en respectant nos différences ! …Je voudrais pouvoir dire et encore dire des choses sur ce sujet-là, mais je n’ai plus de mots dans ma bouche… Tout comme toi je garde espoir, il faut se dépasser, rester debout, s’aimer se pardonner et avancer soudé.

  2. L’émotion nait toujours de tes mots simples et si vrais . Hélas pour toutes ces victimes et pour nous trop d’ êtres humains n’évoluent pas malgré les progrès techniques et l’évolution des consciences . La violence reste parmi nous .
    Souhaitons que tes messages soient lus de plus en plus . Poursuit ton oeuvre photographique et humaine .

  3. Ce que tu écris me touche profondément,c’est très bien dit 🙂 le destin est si complexe c’est pour cela que chaque jour je suis heureux a l’infini d être vivant et sur mes deux jambes ! Chaque jour je savoure la simplicité et j’ essaie comme toi et ta belle famille de me rendre utile à des causes qui nous tiennent à cœur vivre heureux c’est partager et offrir de son temps aux belles personnes et aux animaux qui sont si fragiles soyons fort et devenons victorieux, à chaque fois la lumière est en nous pour toujours contre l’injustice et la terreur ! Nous sommes des carillons libres dans le vent … Love Frédéric.

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