Aujourd’hui, j’ai le cÅ“ur lourd d’apprendre le décès de Kate Barry.
Une photographe que j’admirais tellement pour son travail, elle avait une approche à l’image qui m’était sensible et familière. Ses photos, que je reconnaissais immédiatement sur le papier glacé vont beaucoup me manquer.
J’avais évoqué son nom dans mon dernier post Un virus nommé Paradis, cela m’avait donné l’idée de publier un article sur chacun de mes photographes préférés, pour vous faire découvrir leur nom et plus encore leur grand talent et l’ inspiration qu’ils m’insufflaient tous indirectement, inconsciemment ou pas.
Kate devait être la première. Elle m’a devancée, tragiquement.
Hélas, c’est un hommage que j’écris là , sur cette artiste dont le regard tendre, qui se faisait discret derrière l’objectif, était également mélancolique.
Née en avril 1967, le public la découvre avec ses joues joufflues de petit poupon dans les bras de sa mère Jane Birkin.
Kate grandit loin de son illustre père John Barry, compositeur  mondialement connu pour ses bandes originales de films de ( James Bond, Out of Africa, Danse avec les loups ….) et mène la vie bohème et Rock n’ roll auprès d’un autre talentueux et facétieux compositeur, Serge Gainsbourg.
En 1971, Charlotte Gainsbourg viendra élargir le trio. Suivi de Lou Doillon
Avant que la photographie ne soit son métier, Kate avait suivi une formation de styliste et obtint en 1984 un diplôme de la chambre syndicale de la haute couture parisienne.
En 1993, elle crée en France près de Soissons « l’Apte » (Aide et prévention des toxicodépendances par l’entraide) un centre de soins gratuit luttant contre la toxicomanie. Un projet faisant écho à ses propres fêlures et addictions, ayant elle-même séjournée dans un centre Londonien. C’est à l’âge de 28 ans qu’elle fait ses premiers pas dans la photographie, son nom figure alors sur de multiples pochettes de disques, viendront ensuite des campagnes de publicité.
De nombreuses personnalités du spectacle, et des mannequins croisèrent son regard.
Cette sélection rassemble mes préférées.
En juin 2009, à l’occasion des 40 ans du marché de Rungis, elle  était allée  à la rencontre de 40 salariés en les immortalisant au travers de leurs activités respectives. L’exposition s’intitulant « les gueules de Rungis » s’est vue être exposée sur les murs du bâtiment.
Ces mêmes employés anonymes que l’on pouvait retrouver, mélangées aux grands noms du spectacle, le mois dernier lors de l’exposition « Point of view – portrait/natures mortes » à la galerie parisienne Cinéma d’Anne-Marie Toussaint.
Les portes sont closes à présent.
Il m’est facile de rajouter bien d’autres choses à son sujet, mentionner que dès l’an 2000 du Japon à l’Italie ses clichés furent exposés, que les plus grands magazines collaborèrent avec elle, qu’elle réalisa en 2012 les illustrations du livre «Dinard, Essai d’autobiographie» de Jean Rollin mettant à l’honneur la station balnéaire située en Bretagne etc…
Lors d’un entretien, elle disait très justement «Entre ce que la personne va aimer, ce que je vais aimer et ce que la rédaction va aimer, il y a trois avis où le photographe gagne de moins en moins. On veut que tu mettes tel bijou, telle robe en avant. On demande une belle photo plus qu’un portrait ; J’ai toujours été mauvaise pour réaliser des couvertures de magazine. J’ai foiré quasiment à chaque fois, dès qu’on me le demande… Cela date de l’école ; si je dois m’adapter, je n’y arrive pas, je perds mes moyens. Mais ça va, je continue de travailler.» …..
Un travail, qui sut me toucher comme peu d’autres photographes, mon Å“il aiguisé remarquait les détails des matières, la douceur  des drapés, et le propos honnête et sans fard qu’elle nous offrait. Sa carrière m’a toujours fait rêver, et dans mes songes je m’imaginais le lui dire.
Les portes sont closes en effet.
Mais pas celles des médias crapuleux, qui salivent  malsainement pour nous inonder de sensationnalisme, d’impudeur et d’irrespect. Le contraire même de tout ce que Kate Barry nous à présenté dans son travail, doté de beaucoup de subtilité et délicatesse.
Elle préférait être dans l’ombre, je tenais à la mettre en lumière.
c’est chose faite, mais en dressant ce portrait, quelque peu gauche sûrement, je me fais l’impression d’être cette fois- ci dans un très mauvais rêve ….
Barbara
Ton témoignage sur Kate Barry est d’une grande délicatesse à l’image de ses photos qui nous restent d’elle …photos plus que simplement belles, quand on les regarde on s’envole sans retenue dans son univers où l’on frôle en demi-teinte sa fragilité, sa timidité sa générosité…son grand talent !
Chere Barbara Moi aussi Ca m’a fait triste ce soir d apprendre la mort de la fille de Jane birkin. Que la paix soit avec elle. Et toi comment vas tu? J espere bien ainsi que Eliot et Pierre. Ici tout bon, beaucoup d’action et un peu de fatigue pour la fin de l annee À plus tard plus longuement Je t embrasse Cocli
Les joies et les chagrins rassemblent , je suis touchée de te lire et d’avoir de tes nouvelles.Je pense souvent à vous deux , et me dit qu’Aliséo à du bien grandir si c’est comme Elliot , qui se porte à merveille et fais le décompte de Noel sans relâche.Merci pour ton témoignage et j’espère à bientôt.Pleins de bisous à vous partager
Je m’associe à Barbara en vous embrassant toi et Aliséo…À bientôt de vous revoir .
TON HOMMAGE EST PARFAIT. QUEL PARCOURS SINGULIER, SON OEUVRE FUSIONNE AVEC ELLE POUR L ETERNITé .UNE PENSéE SINCéRE POUR UNE GRANDE ARTISTE HORS DU COMMUN …
TON TEXTE ET LES PHOTOS CHOISIES SONT A LA MESURE DE SON TALENT EXEMPLAIRE.
De montrer ses photographies c’est la meilleure façon de parler de ce départ précipité…. Joëlle