Le 13 novembre dernier, je me suis replongée dans le passé. Plus exactement en l’an 1993, ou j’étais allée à l’Olympia pour la première fois, là-bas une jeune fille de 20 ans aux dents du bonheur et cheveux longs nous embarquait en taxi ou en tandem avec une fraîcheur contagieuse. En dépit des critiques extérieurs, nous étions nombreux à réclamer cette contamination paradisiaque, c’est ainsi que j’ai eu le virus Vanessa Paradis.
S’ensuivirent quatre autres rendez-vous dans des salles de plus en plus grandes, avec un public de plus en plus nombreux aussi. Puis ce mois-ci, pour la cinquième fois, l’évanescente avait les cheveux plus courts et tout comme moi vingt ans de plus avec cette fraîcheur presque intacte qui se lisait toujours avec autant de bonheur à travers son sourire.
Mais Vanessa c’est plus qu’un simple sourire, c’est aussi un parcours sans faute que j’ai suivi fidèlement sans réel discernement ….tout ne s’explique pas ! Au départ, c’est sous le regard admiratif de ses parents et d’un Philippe Chatel médusé par la justesse d’une môme interprétant le titre phare de son conte musical « Emilie Jolie » que Vanessa est dans la lumière, plus tard au cours de l’été 1987 sa petite voix nasillarde et son déhanché un peu gauche et répétitif nous déboule tout phare allumé jusqu’à l’aveuglement et le mal des transports qui lui valurent un déferlement de railleries odieuses et sans limites malgré 11 semaines en première place du top 50..
Mais la jeune ado a plus d’un tour dans son sac. C’est avec un mentor de prestige qu’elle poursuit sa mue, et nous dévoile ses moues et charmes de « lolycéenne » dixit Gainsbourg, fini le sweet et jean trop large, arrive le tournant « Tandem » ou le cuir et le sex-appeal sont mis en image par Mondino. 400 000 albums écoulés et ce slogan « Paradis c’est l’enfer » d’un Gainsbourg devenu Gainsbarre.
En parallèle à ce succès unanimement récompensé par une victoire de la musique, Vanessa bouleverse la France et change la tendance avec un premier rôle au cinéma, elle décroche ainsi le césar de la révélation féminine 1990 pour le film « Noce blanche », soit plus de 1 800 000 entrées, Vanessa a touché le public et pris son envol, Jean- Paul Goude la retiens en cage juste le temps d’une merveilleuse publicité pour le parfum Coco Chanel.
Septembre 93, après avoir fait sonner les mots du grand Serge, Vanessa nous reviens pour son troisième album et surprend en anglais avec la collaboration de Lenny Kravitz.
Fin des années 1990, débute l’an 2000, avec d’autres actualités et d’autres films, plus ou moins bons… Dans ce tourbillon, il y eut aussi de nombreuses émotions collectives.
et de plus personnelle…
Des collaborations musicales, toujours plus riches, des textes ciselés avec justesse par Matthieu Chedid et tout récemment par l’excellent Benjamin Biolay.
En plus de m’avoir mis en tête des tas de mélodies allant d’un mosquito qui pique dans la chair à une Marilyn ni triste ni gaie, cette Vanessa m’a aussi amené à aimer la photographie, à coller dans mes cahiers d’adolescentes ses plus beaux clichés et à m’intéresser à leurs auteurs, retenir leurs noms, connaître leurs styles, je sais que cela a largement contribué à mon intérêt à l’image. Et c’est à cela que je voulais en venir. Au départ, il y a un livre offert par mon père en 1994, que je garde non loin de moi au fil du temps et des déménagements. il s’agissait d’un recueil d’images de la belle prise lors de sa première tournée, figurait sous son nom celui de Claude Gassian. Magnifiques prises de vues, dont je ne me lasse jamais de revoir.
Après Claude Gassian, j’ai découvert le talent de Paolo Roversi
l’originalité d’Ellen Von Unwerth
La « sexy attitude » du style de Jean -Baptiste Mondino
Les mises en scènes de Ruven Afanador
et la sensibilité de Kate Barry que j’admire tant.
On dit souvent des artistes, qu’ils peuvent influencer la jeunesse. Il est certain que son univers artistique a donné les couleurs de celui dont j’aime me rapprocher le plus, qu’au cours de ses vingt-sept années de carrière et de multiples facettes, Vanessa Paradis m’a emmené avec elle au-delà d’un voyage en taxi…
À ce jour, n’en déplaisent à ses détracteurs, le souvenir de l’Olympia n’a pas pris une seule ride, l’ovation passée est en tout point identique à celle du Casino de Paris et pour plus d’un d’entre nous le virus est bel et bien encore là !
Barbara
En juillet 2014, c’est toujours aussi bon …
Et enfin le 25 juin 2015, un beau cadeau …
Un régal ce moment passé avec toi et Jennifer à écouter siffler l’oiseau de paradis …
Le virus Paradis est en bonne voie de transmission grâce à toi Barbara ; )